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Louvre

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Captifs

Martin VAN DEN BOGAERT, dit DESJARDINS

Provenant du piédestal de la statue de la place des Victoires à Paris, ces captifs représentent les nations vaincues par Louis XIV à la paix de Nimègue (1679). Chacun exprime un sentiment différent dans l'épreuve de la captivité: la révolte, l'espérance, la résignation ou l'abattement

L'Espagne est un jeune homme imberbe aux longs cheveux fougueux. Le corps nu et redressé, le visage et le regard levés vers le ciel indiquent l'espoir. L'Empire Austro-Hongrois est un vieillard barbu, vêtu d'une tunique antique. La tête baissée, son corps ploie sous un abattement résigné. La Hollande est un homme encore jeune, aux traits mâles et à la barbe courte. Le corps nu prêt à bondir, l'épaule ramenée en avant dans une attitude de défi et le visage farouche, il se rebelle. Le Brandebourg est un homme mûr, vêtu comme un barbare antique (à l'instar des Prisonniers Farnèse, marbres antiques très appréciés des artistes). La main étreignant le manteau, l'épaule droite affaissée, le visage contracté expriment la douleur. L'orientation générale des Captifs vers la droite incite à tourner autour du piédestal dans le sens des aiguilles d'une montre. Desjardins a merveilleusement su diversifier les figures, alternant personnages jeunes et vieux, nus et vêtus, redressés ou fléchis, et variant les postures des jambes et bras.

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Tips

Le thème des Captifs est répandu dans l'art romain. Les trophées que La Feuillade fit ajouter en 1685, casques, boucliers, enseignes, faisceaux, hallebardes, avirons... renforcent l'analogie avec les triomphes antiques. En France, il existe un prestigieux antécédent, les Quatre Captifs (musée du Louvre) exécutés par Pierre Franqueville pour flanquer le piédestal de la statue équestre de Henri IV sur le Pont-Neuf. L'iconographie méprisante du monument devint importune au gré des alliances et heurta l'esprit des Lumières. Sous la Révolution, la statue en bronze doré du roi fut fondue mais les Captifs, perçus comme des victimes du pouvoir absolu, furent épargnés et les chaînes qui les entravaient furent brisées. Portés au Louvre en 1790, ils furent ensuite placés aux Invalides (1804-1962) puis dans le parc de Sceaux, avant de gagner le Louvre en 1992.